Article à lire.

Je viens de découvrir cet article édifiant sur cette ONG qui propose des missions aux bénévoles.

[su_spoiler title= »Une mission chez Project Abroad » style= »fancy » icon= »arrow-circle-1″]

Ils ont pour nom Projects abroad, Cosmic volunteers ou Foundation for sustainable development. Véritables agences de tourisme de la charité, ces organismes proposent des séjours humanitaires en Inde “tout compris” à plus de mille euros le mois. Enquête sur les ficelles d’un marché florissant.

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“Vous choisissez votre mission, la date et la durée d’action”, prévient le standardiste de Projects Abroad.

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Pour satisfaire ses envies, il pourra choisir à la carte d’ “aider des orphelins”, “planter des arbres au Tamil Nadu” ou “faire de l’encadrement sportif dans des écoles”. Sa charité lui sera facturée entre 1495 et 1695 euros pour un mois, selon les missions. Ce petit pactole ne comprenant pas le prix du billet d’avion qui restera à la charge du bénévole.

L’argent n’est pas reversé aux associations

Problème, cet argent n’atterrit pas dans les caisses des associations humanitaires ou des ONG locales, mais dans les poches des organismes comme Projects Abroad. “On ne veut pas créer de dépendance financière”, se justifie Elisa Glangeaud, directrice adjointe de la branche française.

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Ce n’est qu’à ce moment-là que nous avons su que Projects Abroads était une association à but lucratif. J’ai été, je l’avoue, choquée d’apprendre qu’une partie infime (réservée à dédommager le directeur de l’hospice qui la loge) des 2195 euros que j’ai payés allait à l’hospice; j’aurais aimé qu’au moins 50 % leur soit reversé.”

Comme Mme Jonniaux, beaucoup se laissent séduire par un service comprenant accueil à l’aéroport, hébergement dans des familles d’accueil, couverture des frais d’assurance voyage, et support d’une équipe locale joignable 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. “Projects Abroad s’est occupé de tout au niveau gestion, c’est rassurant”, avoue Mme Jonniaux.

Des organismes mieux référencés sur internet

Dans un pays qui compte plus d’ONG que d’écoles selon les chiffres du gouvernement indien, Projects Abroad et consorts ont trouvé le bon filon. Ils interviennent comme intermédiaires entre des occidentaux enclins à donner de leur temps pour des œuvres humanitaires et des associations indiennes qui manquent de visibilité.

Mais le mécanisme est à double tranchant. Mieux référencés sur les moteurs de recherche ces organismes masquent les ONG locales et donnent l’impression au bénévole européen ou américain néophyte qu’il ne peut se passer de leurs services.

Forte de leur visibilité et de leur réseau, les organisations comme la FSD monopolisent et monétisent le marché de l’humanitaire. À la bourse de la charité, il est désormais possible de se voir offrir un discount. Pour deux missions humanitaires achetées, Projects Abroad garantit 10% de réduction. Le dernier produit marketing à la mode restant le tourisme humanitaire. Moyennant 1100 euros, Cosmic volunteers offre un package permettant de visiter les plus belles villes et monuments du sud de l’Inde tout en multipliant les missions humanitaires éclair, et ce, en 28 jours.

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 Adrien Mauruc, Aujourd'hui l'Inde, le 24 février 2011. L'article complet.