A Maer Achol

Octobre 2012 – Maer Achol.

Un mois à Dhaka dans un centre géré par l’association Partenaires – Maer Achol.

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Dhaka aéroport, le visa apposé sur le passeport, je récupère les bagages et avec Arnaud on file vers Maer Achol.
En chemin, il me raconte son travail auprès des enfants.
La route est longue, soudainement il me demande de me dissimuler dans le rickshaw, nous traversons une zone non sécurisée.
Arrivée tardive à Maer Achol, tout le monde dort.
Premier jour de la mission, c'est la fête de l'Aïd el -Fitr. De ma fenêtre je découvre une vache parfaitement indifférente aux rubans fixés à ses cornes autant qu'aux deux exécuteurs dont on devine les grands couteaux glissés dans un sac à leur ceinture.
La couleur de ce jour de partage musulman: le rouge.
Ce mois, je vais le consacrer à l'installation et préparation, avec deux grands adolescents – S et N, de deux salles de formation informatique.
S et N seront chargés après mon départ de former les pensionnaires à l'informatique-bureautique.
Maer Achol vit sous le signe de la solidarité. Dans le groupe les plus grands veillent sur les plus jeunes ou plus fragiles.
Ils règlent les conflits et déminent le champ des tensions que peut connaître naturellement cet espace clos.
S aura la responsabilité de la salle installée à Maer Achol, les ordinateurs ont beaucoup souffert, il va les démonter, les nettoyer et assurer quelques réparations avec enthousiasme.
Parallèlement, on pose les bases de la future formation dont ils seront les responsables. Nous passons en revue les divers logiciels qui seront présentés et examinons toutes les commandes et options qui seront assorties de travaux pratiques.
N est très compétent et maîtrise parfaitement son sujet. S plus novice aura besoin de soutien.
Il le trouvera auprès de N qui a bien compris le challenge qui leur est proposé par Christian le chairman.
Nous allons acheter une dizaine d'ordinateurs, le budget permet de choisir du haut de gamme pour de futures applications exigeantes.
N se chargera de la préparation matérielle et logicielle de la nouvelle salle informatique installée dans un bel appartement que l'association vient d'acquérir.
Les deux salles seront prêtes pour une formation ; S sera opérationnel pour une formation de base : initiation des moins expérimentés.
N pourra se consacrer aux stagiaires dans le cadre d'un perfectionnement. Ils vont ensemble constituer les deux groupes de niveaux : avec toujours cette volonté de progresser.
Quelques moments privilégiés rythmeront ce mois.
Les sorties de pensionnaires dans la folie de la circulation de Dhaka ou plus sereinement dans les parcs.
La ’privatisation’ d’un bus pour rejoindre le centre dans une ambiance de fête indescriptible.
L’échappée belle, nuitamment,  sur le porte-bagage du Chairman négociant avec précaution les bumps * et se jouant de la circulation ………. pour une coupe de cheveux en ville.
Aux dernières nouvelles S et N remplissent leur contrat. Regardent-t-ils dans le rétroviseur le chemin parcouru depuis les Slums de Dhaka ?
Ces ex-enfants des rues, comme tous les pensionnaires de Maer Achol, avaient pour horizon les décharges et le tri des déchets, la maltraitance.
Aujourd’hui, toutes et tous suivent une formation, créent des objets artisanaux qui seront présentés sur les marchés de Noël français et veillent au bon entretien de leur lieu de vie.

Dernière matinée …..

Maria l'enfant terrible du centre qui avait mis mes nerfs à rude épreuve, semant régulièrement quelques vents de panique dans la salle de cours au risque de mettre à mal le matériel, vient me faire un brin de conversation. Nous faisons in extremis la paix.

Clap de fin : j’emporte avec moi de bons souvenirs, un très beau tableau exécuté par une ancienne pensionnaire, quelques doutes aussi. Décollage imminent.

[i]* Dos d’âne

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Project abroad

 Article à lire.

Je viens de découvrir cet article édifiant sur cette ONG qui propose des missions aux bénévoles.

[su_spoiler title= »Une mission chez Project Abroad » style= »fancy » icon= »arrow-circle-1″]

Ils ont pour nom Projects abroad, Cosmic volunteers ou Foundation for sustainable development. Véritables agences de tourisme de la charité, ces organismes proposent des séjours humanitaires en Inde “tout compris” à plus de mille euros le mois. Enquête sur les ficelles d’un marché florissant.

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“Vous choisissez votre mission, la date et la durée d’action”, prévient le standardiste de Projects Abroad.

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Pour satisfaire ses envies, il pourra choisir à la carte d’ “aider des orphelins”, “planter des arbres au Tamil Nadu” ou “faire de l’encadrement sportif dans des écoles”. Sa charité lui sera facturée entre 1495 et 1695 euros pour un mois, selon les missions. Ce petit pactole ne comprenant pas le prix du billet d’avion qui restera à la charge du bénévole.

L’argent n’est pas reversé aux associations

Problème, cet argent n’atterrit pas dans les caisses des associations humanitaires ou des ONG locales, mais dans les poches des organismes comme Projects Abroad. “On ne veut pas créer de dépendance financière”, se justifie Elisa Glangeaud, directrice adjointe de la branche française.

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Ce n’est qu’à ce moment-là que nous avons su que Projects Abroads était une association à but lucratif. J’ai été, je l’avoue, choquée d’apprendre qu’une partie infime (réservée à dédommager le directeur de l’hospice qui la loge) des 2195 euros que j’ai payés allait à l’hospice; j’aurais aimé qu’au moins 50 % leur soit reversé.”

Comme Mme Jonniaux, beaucoup se laissent séduire par un service comprenant accueil à l’aéroport, hébergement dans des familles d’accueil, couverture des frais d’assurance voyage, et support d’une équipe locale joignable 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. “Projects Abroad s’est occupé de tout au niveau gestion, c’est rassurant”, avoue Mme Jonniaux.

Des organismes mieux référencés sur internet

Dans un pays qui compte plus d’ONG que d’écoles selon les chiffres du gouvernement indien, Projects Abroad et consorts ont trouvé le bon filon. Ils interviennent comme intermédiaires entre des occidentaux enclins à donner de leur temps pour des œuvres humanitaires et des associations indiennes qui manquent de visibilité.

Mais le mécanisme est à double tranchant. Mieux référencés sur les moteurs de recherche ces organismes masquent les ONG locales et donnent l’impression au bénévole européen ou américain néophyte qu’il ne peut se passer de leurs services.

Forte de leur visibilité et de leur réseau, les organisations comme la FSD monopolisent et monétisent le marché de l’humanitaire. À la bourse de la charité, il est désormais possible de se voir offrir un discount. Pour deux missions humanitaires achetées, Projects Abroad garantit 10% de réduction. Le dernier produit marketing à la mode restant le tourisme humanitaire. Moyennant 1100 euros, Cosmic volunteers offre un package permettant de visiter les plus belles villes et monuments du sud de l’Inde tout en multipliant les missions humanitaires éclair, et ce, en 28 jours.

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 Adrien Mauruc, Aujourd'hui l'Inde, le 24 février 2011. L'article complet.