Le Président U Win Myint a gracié 58 déplacés Rohingya qui ont été détenus alors qu’ils tentaient de réintégrer le pays en provenance du Bangladesh.
Selon une brève déclaration publiée le dimanche par le Bureau du conseiller d’État, 62 rapatriés ont été arrêtés par les autorités locales pour avoir illégalement traversé la frontière. Le groupe tente de retourner dans le canton de Maungdaw, dans le nord de l’état de Rakhine, dans un camp de réfugiés au Bangladesh. Ils voyageaient indépendamment, et non selon les procédures décrites dans un accord officiel de rapatriement des réfugiés entre le Myanmar et le Bangladesh signé le 23 novembre 2017.
Les affaires contre quatre des détenus ont été abandonnées plus tard. La déclaration ne précise pas le nombre de personnes qui ont été finalement emprisonnées, ni les articles du Code criminel. Il n’a pas nommé les villages d’origine des personnes arrêtées.
Selon la déclaration, le groupe revenait d’un camp dans le bazar Cox’s du Bangladesh. C’est la première fois que des réfugiés tentent de revenir du Bangladesh, dit-il.
Malgré l’accord bilatéral, aucune personne n’avait été officiellement rapatriée à partir de lundi. En avril, une famille de cinq membres dirigés par Alphata Arlon-un fonctionnaire administratif de Taungpyo Let Yar-qui a passé plusieurs mois campé sur le côté du Myanmar de la frontière volontairement ré-entré dans le Taungpyo Let Wei Accueil Centre Refugié.
Selon la déclaration de dimanche, les autorités ont libéré les rapatriés détenus au camp d’accueil de Nga Khu ya de la prison de Buthidaung afin de remplir les formulaires nécessaires tels que spécifiés dans l’accord bilatéral. Ensuite, ils seront temporairement installés dans le camp de transit HLA Phoe Khaung, un endroit distinct dans le nord de Maungdaw. La déclaration a évité d’appliquer les termes litigieux ‘Rohingya’ ou ‘bengali’ et les a simplement référés comme des ‘personnes déplacées’.
La déclaration ajoute que les autorités n’agiront contre aucun des rapatriés à moins d’avoir participé à des attaques de l’Armée du Salut Arakan Rohingya (ARSA) sur les postes de sécurité du gouvernement en août 2017. En réponse aux attaques, l’armée du Myanmar a lancé une campagne de lutte contre le terrorisme qui a conduit près de 700 000 Rohingya dans le Bangladesh voisin, créant ce qui est actuellement le plus grand camp de réfugiés dans le monde. L’armée a été accusée d’avoir causé des ravages massifs et commis des violations des droits et des assassinats arbitraires.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a envoyé une équipe pour visiter le Bangladesh et l’état Rakhine du Nord au début de mai, a qualifié la campagne militaire de ‘nettoyage ethnique’ et a exhorté le Myanmar à coopérer à une enquête indépendante crédible sur les abus allégués par les forces de sécurité et de permettre au Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme de retourner au Myanmar. L’UE et les États-Unis ont imposé des sanctions ciblées contre les principaux généraux militaires responsables de la violence à Maungdaw, tandis que les groupes internationaux de défense des droits de l’homme ont demandé à l’ONU de réunir des hauts fonctionnaires militaires avant la Cour criminelle.
Par Moe Myint 28 May 2018 – Photos : Reuter
Moe Myint Senior Repoter The Irrawddi
Source : The Irrawddi