
A l’occasion du 2ième anniversaire de l’exode des Rohingya vers le Bangladesh alors que l’armée Birmane brûlait leurs villages, tuait et violait les médias ont choisi d’évoquer leur tragique sort.
Ainsi, France Culture compilant divers articles des journaux étrangers se pose la question du retour possible et tant souhaité par le gouvernement du Bangladesh des Rohingya dans l’état Rakhine d’où ils ont été chassés en 2017.
« Je vais mélanger du poison à la nourriture. Je me tuerai moi-même, mes enfants et toute ma famille si je suis obligée de partir. » Fatima Noor a 50 ans. Elle est réfugiée rohingya dans le camp 24, au sud du Bangladesh, où s’est rendu le Los Angeles Times.
Comme Fatima, pratiquement aucun réfugié n’est disposé à retourner dans l’Etat de Rakhine, au Myanmar, où les Rohingyas ont subi une persécution systématique. En 2017 des centaines de milliers de personnes ont fui l’offensive gouvernementale, qualifiée par les Nations Unies » d’exemple classique de nettoyage ethnique »
Depuis deux ans, à la frontière entre les deux pays, au moins un million de réfugiés se sont retrouvés dans des camps surpeuplés. Mais personne n’a exprimé la volonté de faire demi tour…Une première tentative de retour des réfugiés a échoué en novembre 2018 rappelle Asia News, faute de volontaires. Cette semaine le Myanmar et le Bangladesh font un nouvel essai.
Mais la réalité sur le terrain est désastreuse, explique le Bangkhok Post. Ces derniers mois, des violences ont éclaté entre les insurgés de l’Etat de Rakhine et les forces gouvernementales du Myanmar. Le gouvernement a suspendu Internet et le téléphone dans plusieurs communes, notamment là où le retour des Rohingyas est prévu. Il n’y a plus d’électricité depuis des semaines, ce qui rend impossible d’avoir une idée précise de ce qui se passe sur le terrain.
Pour le quotidien de Bangkok, il serait irresponsable de commencer le rapatriement tant qu’une grande partie de l’Etat de Rakhine reste sérieusement touché par le conflit, qui a encore déplacé 60 000 personnes depuis janvier. Trouver des solutions durables va bien au-delà du rapatriement des Rohingyas.
Un rapatriement censé commencer jeudi écrit The Daily Star au Bangladesh. Le gouvernement birman acceptera un groupe de plus 3400 personnes déplacées. Ceux qui ont exprimé leur souhait de revenir sont reçus par le Haut Commissariat aux Réfugiés. Est-ce que la liste des volontaires est prête ? « le travail se poursuit » répond le HCR. L’ONU a répété à plusieurs reprises qu’elle ne pensait pas que la situation actuelle permettait un rapatriement à grande échelle.
« Ma vie est finie, dit encore Fatima au camp 24. Je vais probablement mourir dans ces camps. Si je rentrais, je condamnerais mes enfants et petits-enfants à la même vie que moi à Rakhine. »